L'Algerie, c'est fini

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Football - Coupe du monde 2010
25/06/2010 - 22:35
De quoi sera fait l'avenir ?

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C'est avec de grands regrets que l'aventure de la sélection algérienne en Afrique du Sud a pris fin, mercredi dernier. Résultat des courses : deux défaites, un match nul, deux buts encaissés et aucun inscrit.

Le premier enseignement à tirer, et cela n'est un secret pour personne, c'est que la stérilité du compartiment offensif est loin de connaître son épilogue, avec une seule réalisation inscrite dans les huit dernières rencontres, de surcroît sur penalty, qui fut l'oeuvre de Ziani face aux EAU. En Coupe du monde, la stérilité arrive à 481 minutes, puisque le dernier but algérien dans cette compétition fut celui de Djamel Zidane, lors de l'édition de 1986, au Mexique, face à l'Irlande. Avant le coup d'envoi de la 19e édition, cela était, pour plusieurs observateurs, prévisible, étant donné que Saâdane a préféré effectuer le voyage de l'Af'Sud avec seulement trois attaquants; Ghezzal, Djebbour et Saïfi en l'occurrence. Zyaya, que les Algériens regrettent son absence, a dû renoncer à sa participation, peu avant que Saâdane ne rende publique sa liste de 25 joueurs, avant le stage de Cran Montana (Suisse) «pour des raisons familiales», comme il l'avait lui-même signalé. Un motif loin de convaincre quiconque… Lors des trois rencontres du Mondial, si on ose en attaque, il n'y a pas d'avant-centre pour concrétiser (face à l'Angleterre), et si cet avant-centre est incorporé, rares sont les balles qui lui parviennent (face à la Slovénie et les USA). Où se situe exactement le problème ? Seul Saâdane pourra répondre. Quand ? Encore, lui seul détient la réponse. Saâdane avait déclaré que la sélection algérienne dispose de «très bons éléments en défense et au milieu de terrain, mais elle devra trouver les oiseaux rares en attaque». Cela devait se faire avant le début du Mondial et non pas après. Certes, le talent individuel a fait défaut aux avant-postes, mais le système très frileux mis en place par Saâdane, avec un milieu de terrain très reculé laissant les attaquants trop esseulés, est aussi en cause. La belle force mentale née de la qualification héroïque d'Omdourman s'est effritée peu à peu. Un avant-Mondial qui portait en lui les germes des difficultés algériennes en Afrique du Sud. Maintenant que cette aventure a pris fin, plusieurs points doivent être revus et l'effectif tamisé. Saïfi, Mansouri et autres Gaouaoui, qui ont passé le seuil de la trentaine, doivent, vraisemblablement cédé leurs places à d'autres éléments susceptibles d'apporter un plus aux Verts, et ce, à moins de deux mois et demi du début des éliminatoires de la CAN 2012, face à la Tanzanie.

Ils étaient au nombre de huit n'ayant pas pris part à la dernière CAN d'Angola, et appelés par Saâdane pour participer au Mondial. Ils demeurent la seule satisfaction de cette troisième participation algérienne en Coupe du monde, même si deux d'entre eux n'ont joué aucune minute, Medjani et Belaïd en l'occurrence. La révélation est venue du portier de Slavia Sofia, Rais Ouahab M'bolhi. Le malheur des uns, fait le bonheur des autres, comme prédit l'adage. Après la bourde commise par Chaouchi lors du premier match face à la Slovénie, et qui avait coûté les trois points, tout le monde s'attendait à ce qu'un changement ait lieu. C'est sur M'bolhi, comme prévu, que Saâdane a jeté son dévolu. Calme, serein et présent dans toutes les balles, la nouvelle coqueluche des Verts a confirmé, durant ses 180 minutes jouées, tout le bien qu'on pensait de lui, malgré les appréhensions de certains, d'autant plus qu'il s'agit d'un élément inconnu pour eux. Tous ceux qui ont eu à suivre ses deux rencontres, étaient unanimes à dire que le portier algérien est, de loin, le meilleur élément algérien de cette Coupe du monde. De même que pour le gardien américain, Tim Howard, qui dira que son homologue algérien était dans une forme incroyable et faisait obstacle avec son corps dans les moments cruciaux. «C'est vraiment extraordinaire», enchaînera- t-il. L'autre découverte de ce Mondial, côté algérien, fut celle du milieu de terrain, Foued Kadir. Transformé au poste d'arrière droit. Le pensionnaire de Valencienne a réussit là où plusieurs avaient échoué, et ne s'est guère laissé intimidé ni par la grandeur de cette compétition planétaire, ni par les adversaires que l'Algérie a eu à croiser. En attaque, comme en défense, Kadir a brillé de mille feux et aurait pu apporter davantage de solution s'il avait été utilisé dans son poste de prédilection, en milieu de terrain. Ce compartiment qui a enregistré un renfort de choix en la personne de Medi Lacen, mettant fin au «social» de Saâdane avec Mansouri. Guedioura, pour sa part, a montré de belles dispositions en étant «au four et moulin », même s'il n'a pas eu beaucoup de temps de jeu, comme cela a été le cas face à l'Angleterre en récupérant, sans faute, quatre balles en l'espace de cinq minutes. Gabarit et technique, le joueur de Wolverhampton ne compte pas se contenter de son statut de remplaçant et promet de faire tout ce qui est en son possible afin de gagner une place de titulaire, de même que pour le joueur polyvalent de Lecce, Djamel Mesbah. Le cas du jeune, Ryad Boudebouz, constitue le plus grand point d'interrogation. Après le forfait de Meghni, peu avant le début de la compétition, tout portait à croire que le sochalien allait prendre sa place. Après s'être mis sur le banc des remplaçants face à la Slovénie, sa titularisation face aux Anglais a été accueillie de la plus belle des manières par les supporters algériens, et qui a été conclue par une prestation de premier ordre. Dans le dernier match, il a été remis au banc des remplaçants et n'a joué aucune minute au grand dam de tout un peuple.

L'après Saâdane demeure, maintenant, la préoccupation des Algériens. D'aucun ne s'est prononcé à cet effet, laissant, ainsi, la spéculation à son bout. Tous les doigts accusateurs, suite à l'élimination des Verts du Mondial, étaient braqués vers Saâdane, et il y avait largement de la place pour en faire. La frilosité algérienne est forcément directement imputable à lui, responsable du jeu de sa formation. Arrivée au Mondial sur la pointe des pieds, l'Algérie en est sortie après avoir étalé de grosses carences. Dans une compétition tel que le Mondial, le coeur ne suffit pas. Le talent, l'expérience et l'audace sont des atouts indispensables et les Fennecs en ont cruellement manqué. En somme, c'est 270 minutes jouées en Afrique du Sud sans pour autant réussir à mettre la balle, une fois, au fond des filets.

Reste cependant à connaître la décision de Raouraoua, qui aura une longue entrevue avec Saâdane, lequel devra présenter le bilan de cette participation et expliquer certaines zones d'ombres. La page du Mondial tournée, place maintenant aux préparations des éliminatoires de la CAN 2012. Mais, avec ou sans Saâdane ? Laissons au temps le soin de répondre.




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